J’ai récemment réalisé que depuis quelques mois, je me suis laissée happée par tout ce qui vit à l’extérieur de moi, et que j’ai délaissé de précieux moments de recentrage, de retour à soi.
L’agitation du monde extérieur, les planning surchargés, les rendez-vous qui s'enchaînent, les sollicitations incessantes… Il y a au fond quelque chose de confortable à y plonger, à s’en laisser envahir. Chez moi, cela répond clairement au besoin d’être utile. Apporter ma contribution au monde, me sentir utile pour les autres, quelle délectation ! Tellement que je peux m’y noyer très facilement, et y laisser toute mon énergie, dont j’ai pourtant besoin aussi pour moi-même.
La vie se produit en-dehors de nous, mais aussi à l’intérieur.
Il me semble aujourd’hui indispensable de m’accorder des temps que l’on pourrait qualifier de « pause », mais qui sont en fait des instants d’une extrême intensité : me reconnecter à mes besoins, à ce qui se joue en moi, aux émotions qui s’agitent, aux liens qui se créent, aux nœuds qui se dénouent, à la créativité qui s'exprime. Mais surtout, et de façon bien plus essentielle, reconnecter à cet espace central, silencieux, serein, qui se trouve quelque part en moi et que je peux choisir de convoquer à n’importe quel moment. À ce que certains nomment la Présence, le fait d’être au contact du Vivant en soi.
Accorder un temps chaque jour, dès que cela est possible, par exemple via une méditation précédant les activités journalières, pour appuyer sur « pause », respirer et me recentrer. Se caler sur une fréquence « neutre », où je peux observer les activités du mental sans m’y identifier, où tout est parfaitement à sa place, où il n’y a fondamentalement pas de problème. Un espace où je suis en relation avec mon Moi profond, mais aussi dans une dimension de partage où je reconnecte avec une saine altérité.
Alors, comment puis-je apporter ma contribution au monde, à l’évolution des humains tout autant que de nos collectifs et de nos sociétés, tout en préservant des espaces de recentrage, de reconnexion à soi, de silence intérieur, de présence ?
C’est ma recherche du moment et je dois dire que, pour la première fois, cela m’enthousiasme vraiment de veiller à cet équilibre, subtil et mouvant.
Je vois l'importance de revenir à soi, d'être pleinement en contact avec notre intériorité, pour pouvoir plus facilement se tourner vers l’extérieur et offrir sa contribution au monde. Le retour à soi pour faciliter l’expression d'une saine énergie de don.
Je le perçois comme indispensable aujourd’hui, à la fois pour mon équilibre personnel sur du court, moyen et long terme, mais aussi pour ma posture professionnelle d’accompagnante. C’est bien souvent le sujet des séances d’equicoaching que j’ai la chance d’animer avec mes partenaires les chevaux : trouver l’équilibre entre le professionnel et le personnel, entre l’extérieur et l’intérieur, poser ses limites, respecter l’autre et se respecter soi, s’impliquer dans la relation à l’autre et se donner du temps pour nourrir sa vie intérieure. Il est important pour moi d’incarner ce que je propose dans mes accompagnements, et je suis heureuse d'apporter de la conscience sur cet espace encore peu exploré chez moi.
Jusqu’à présent, dans mon expérience, c’était souvent l’un (le faire) au détriment de l’autre (l’être).
Aujourd’hui, je pose l’intention d’inviter ces deux énergies en complémentarité dans mon quotidien, le faire et l’être. L’extérieur et l’intérieur. Le monde et le Soi.
Ce sont deux faces d’une même pièce, à moi de jouer avec leurs singularités et de jongler avec leurs opportunités.
J’adresse ici ma profonde gratitude au collectif Adama, qui a facilité l’éclosion de cette nouvelle énergie en moi, et à Raphaël, qui soutient ce processus de longue date avec justesse et bienveillance.
Photos personnelles • Sri Lanka, Sigiriya • 2015